Woman

Faut-il remercier Harry Potter et Astrid Veillon (un combo télévisuel improbable), ou faut-il, au contraire, s’inquiéter du manque d’intérêt pour un sujet qui devrait toutes et tous nous concerner et nous révolter ?

Toutes les évaluations chiffrées du dernier Cash Investigation « Égalité hommes femmes : balance ton salaire » sont-elles justes ? Nous n’en avons aucune idée. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que la discrimination genrée existe au sein des entreprises ! Que ce soit en matière de salaire, en matière d’évolution professionnelle, ou encore en matière de comportement, les Femmes sont clairement victimes d’injustices dans le monde du travail.

Voilà le vrai problème qui doit être pris à bras-le-corps par tous les métiers de la Fonction RH ! Du recrutement au dialogue social, en passant par la paie, la formation, le talent management et tous les autres.

Quand on écoute les différents témoignages de la première partie du reportage, on se rend compte que la possibilité de tomber enceinte est le principal « défaut » que peut avoir une Femme… en 2020 ! Aujourd’hui encore, les Femmes entendent, en entretien, des questions liées à leur désir, ou non, d’avoir un enfant ! Faut-il préciser qu’en plus d’être intolérables, ces questions sont totalement illégales ? En revanche, on ne demande que très rarement (jamais ?) aux Hommes s’ils ont l’intention de devenir père.

Un recrutement, une mobilité, une évolution, ou une promotion ne devrait reposer que sur les compétences (hard skills / soft skills) et non pas sur un genre, un patronyme, ou les affinités de Jean-Michel avec d’autres personnes !

Mais le fait de donner la vie et de s’absenter quelques semaines est-il le seul « défaut » que certains peuvent faire aux Femmes ? Manifestement, non. Le problème des Femmes, apparemment, c’est que ce sont des Femmes, avec un corps de Femme…

Ce n’est pas être féministe que de condamner ces actions et de les punir (ce qui n’a pas l’air d’être fait dans tous les cas, au regard du reportage diffusé sur France 2). Il faut lutter contre toutes les formes de discrimination, autant négatives que positives, car dans tous les cas, cela crée un sentiment d’injustice et de déséquilibre. L’équité doit s’appuyer sur des critères qui peuvent être communs à toutes et à tous !

En attendant que la politique s’empare réellement du sujet (il faudra faire mieux qu’un index qui semble peu représentatif, puisque l’une des entreprises épinglées par Cash Investigation affiche fièrement un score de 94/100 pour l’année 2019, ou que de quotas qui ne sont pas surveillés), c’est aux RH de se battre contre ses mauvaises conduites. Car toutes ces constatations ne font nous mener qu’à cette terrible question : quelle est réellement la place de la Femme dans le monde du travail (dans l’esprit collectif) ?

Absurde interrogation, n’est-ce pas ? À peu près aussi absurde que de dire que le monde du travail est un milieu d’Hommes… n’est-ce pas ?

 

L’actweet RH

Y a-t-il un pilote à l’inspection du travail ?

Manifestement, le pilotage des effectifs n’est pas le point fort du service chargé du contrôle des entreprises, afin de faire respecter le droit du travail… Autrement dit : ça manque de contrôleurs et c’est assez inquiétant dans une situation sanitaire critique ! #EngagezVous

 

Télétravail et territoire…

Et si le confinement, avec l’arrivée « massive », brusque et « involontaire » du travail à distance, participait à une redistribution géographique du travail ? À une « démétropolisation » ? Et si les sièges sociaux étaient remplacés par des « tiers-lieux » ? #AuRevoirParis

Il est beau le lavabo !

Nous aurions pu vous parler de l’ampleur de la crise sanitaire avec quelques chiffres-clés, des bouleversements du monde du travail au Maroc, ou encore de cette tribune d’André Comte-Sponville, mais on préfère la vie (enfin le boulot) de Daniel Ordoñez… #LaisseCouler

 

RH 3000 : des êtres humains et des compétences

Bonjour, je m’appelle Antoine LAFOND et je reviens du futur, avec de bonnes nouvelles ! Cette semaine, je vous annonce que nous avons réussi à dompter nos biais et à effacer nos comportements discriminants, sans l’aide de l’intelligence artificielle !

La précision est importante, même si elle semble logique en l’an 3000, car on a compris, depuis longtemps, que si on mettait Jean-Michel derrière un outil performant, ça ne le rendait pas plus intelligent, surtout s’il était, de base, raciste, sexiste, ou que sais-je encore. L’intelligence artificielle est un compagnon qu’il est parfois bon de contester, mais certainement pas une parole divine qu’il faut prendre au pied de la lettre !

Et d’ailleurs, se contenter de cet outil serait revenu à ignorer un problème plus profond et qui ne se règle pas à coups d’algorithmes et de machine learning.

Entendons-nous bien : nous avons toutes et tous des biais ! C’est humain. Je ne suis pas en train de vous dire que les gens du futur sont parfaits et lisses. Je dis juste qu’ils sont conscients de leurs limites et qu’ils savent, désormais, prendre des décisions qui ne s’appuient pas sur des stéréotypes, des a priori, ou des facteurs discriminants.

Comme je le disais dans mon cinquième récit, la compétence est, en l’an 3000, la matière qui définit le mieux les êtres humains sur le marché du travail, et en entreprise. Ce n’est pas le sexe, ce n’est pas le patronyme, ce n’est pas son appartenance à une religion (oui, ça existe toujours), c’est son « stack » de compétences (hard skills et soft skills).

Mais l’être humain met du temps à changer. À évoluer. À accepter son imperfection. Beaucoup de choses ont dû être mises en place, afin de gommer, progressivement, les comportements irrespectueux et néfastes à la bonne vie d’une entreprise.

L’éducation a joué un rôle majeur dans la transformation des mentalités. Cela a pris plusieurs générations pour comprendre qu’une Femme ou un Homme, un Chrétien ou une Musulmane, un Homosexuel ou une Hétérosexuelle… n’étaient finalement que des êtres humains, toutes et tous potentiellement compétents pour les mêmes choses !

Cette transmission par la voie de l’éducation a été doublée par des sanctions automatiques, en cas de comportement discriminant. Dans le milieu professionnel, une remarque sexiste, raciste (la liste est longue) conduisait à un avertissement noté dans le dossier de la personne sanctionnée. Un second comportement du genre était synonyme de licenciement pour faute lourde et d’une amende pour l’entreprise. Faute lourde, car les entreprises avaient l’obligation de communiquer publiquement en cas de licenciement lié à un comportement discriminant (l’identité du salarié licencié n’était pas dévoilée). Cela pouvait donc s’apparenter à une volonté de nuire à l’entreprise, car tout le monde connaissait la « règle du jeu ».

Cette épée de Damoclès a fait prendre conscience aux entreprises qu’il fallait former tout le monde et qu’il était nécessaire de prendre en compte les compétences, autant techniques qu’humaines. Car pour attirer des talents, apparaître sur une liste qui dévoilait des comportements irrespectueux n’est pas la meilleure solution. Surtout si vous affichiez des valeurs très bienveillantes… Encore une fois, écrire ce que veulent lire les gens, c’est facile, mais le vivre réellement, c’est autre chose, et ça commence par-là !

En l’an 3000, plus besoin de ces sanctions, car le temps a passé et tout le monde a assimilé ces principes humains. L’éducation continue de jouer son rôle fondamental.

Les effets ? Des entreprises avec des effectifs beaucoup plus diversifiés, créatifs et performants. Des collaboratrices et collaborateurs plus respectueux, ouverts et tolérants. Plus de justice et moins d’incompréhension. Une réelle représentativité de la société à la tête des entreprises.

Le chemin ne fut pas simple, alors que les réponses étaient sous notre nez depuis le début : nous sommes toutes et tous des êtres humains et un assemblage de compétences, et c’est tout ce que nous devrions prendre en compte.

Ce futur est incroyable (surtout quand on aime l’album Human after All des Daft Punk) et vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.

Rendez-vous la semaine prochaine, pour une future bonne nouvelle… ou une bonne nouvelle du futur !

 

Info Cognito : help !

Vous arrive-t-il de demander de l’aide à vos collègues ? Oui, évidemment. Et, dans de tels moments, vous vous êtes demandé qui solliciter. Choisir à qui faire appel engage la compétence de celui qui va vous aider, mais aussi sa bonne volonté et l’effort qu’il va faire pour vous venir en aide. À compétence égale, les chances sont fortes pour que vous fassiez plutôt appel à une femme. C’est normal, c’est dans votre tête… 

Heilman et Cohen se sont demandés si les stéréotypes de genre avaient une influence quand il s’agissait de demander de l’aide au travail. Ils ont donc inventé le scénario suivant. Un employé doit faire appel à l’un de ses collègues pour dépanner son ordinateur. Or, comme rien n’est jamais simple, on est en fin de journée et la seule personne disponible doit partir pour rejoindre ses amis au restaurant. Heilman et Cohen ont soumis quatre cas possibles à 99 cadres moyens, selon que le collègue était un homme ou une femme, et selon qu’il acceptait ou non de renoncer à son dîner au restaurant. Heilman et Cohen ont ensuite demandé aux répondants d’estimer la valeur professionnelle du collègue. Résultat ? Un homme qui accepte de renoncer à sa soirée est évalué plus positivement qu’une femme. Car l’altruisme est une qualité attribuée aux femmes : l’instinct maternel, par exemple, suppose que les femmes seraient prédisposées à aider. Un homme qui se montre altruiste est donc plus apprécié : il montre une qualité qui ne lui serait pas naturelle. Il ferait donc un effort plus important, témoignant donc d’une plus grande valeur professionnelle.

Si les discriminations sont des processus délicats à chasser, c’est qu’elles font partie de nos croyances quotidiennes. Cette expérience montre que le même comportement n’est pas évalué de la même façon selon le genre de son auteur. Elle montre donc concrètement les stéréotypes de genre à l’œuvre. Conclusion ? Lorsque vous aurez besoin d’aide au pire moment, faites appel à un homme, et ne le remerciez pas !

 

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