Why Don’t You Get A Job?

Quand on prétend, sans doute, à un second mandat de cinq ans à la tête du pays, est-il judicieux de mener une réforme aussi clivante que celle de l’Assurance chômage, à un peu plus d’un an des élections ? N’y a-t-il pas, actuellement, suffisamment à faire avec la gestion de la crise économico-socio-sanitaire ?

Bien évidemment, en cette période, un sou est un sou… Et quand on sait que cette réforme, décidée à l’été 2019, visait à réaliser un peu plus d’un milliard d’euros d’économies par an, on se dit qu’il y a une probabilité raisonnable pour qu’elle aille au bout, avant avril 2022.

Oui, mais la réalité de 2019 n’est pas celle de 2021… Le marché de l’emploi subit de plein fouet la crise susmentionnée et certaines mesures sont clairement à revoir… POUR LE MOMENT. Car c’est un fait : la situation est instable, mais cet état ne durera pas éternellement.

C’est donc dans l’optique de mettre en place quelques nouveautés à une échéance prochaine, qu’Elisabeth Borne a rencontré, ce lundi, les partenaires sociaux, afin de relancer les négociations sur cette réforme qui reste « absolument nécessaire », selon la ministre du Travail. De plus, quatre « paramètres » sont encore vivement contestés… Et certains syndicats appellent à abandonner, purement et simplement, cette réforme.

Pour le dire autrement : le sujet est, de base, épineux, mais avec la conjoncture actuelle, il se transforme en véritable numéro d’équilibriste. C’est sans doute pour cela que la ministre du Travail a proposé de lier l’entrée en vigueur de tout ou partie des nouvelles règles à l’amélioration de la conjoncture, « en tenant compte d’indicateurs économiques à discuter, comme les créations d’emploi ou le taux de chômage, d’ici mi-février ».

L’optimisme est-il de mise ? Un nouveau confinement est à craindre et certains secteurs n’ont toujours repris aucune activité depuis début novembre (sans réelle perspective de reprise, soit dit en passant)… Autre information importante à prendre en compte : Marine Le Pen est donnée en tête du premier tour de l’élection présidentielle, devant Emmanuel Macron, selon un récent sondage. De quoi réfléchir à deux fois, avant de s’avancer sur une réforme aussi périlleuse.

Au-delà de la réforme de l’Assurance chômage, il y a également la perception que l’on peut avoir du chômage. Au même titre qu’il existe, aujourd’hui, une dichotomie entre les commerces et emplois « essentiels » et « non-essentiels », on oppose les « actifs » et les chômeurs. On ne loupe pas une occasion, également, de critiquer le système français, notamment en pointant du doigt ce qui peut apparaître comme incohérent.

Toujours est-il que le chômage n’est pas une partie de plaisir, au même titre qu’un accident (d’où le terme Assurance chômage employé). Il ne s’agit pas non plus d’une période d’inactivité, puisque la recherche d’un nouvel emploi n’est pas toujours facilité (pour diverses raisons). Rappelons, enfin, qu’une récente étude à affirmer que le chômage « accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire ». Une donnée à rappeler à Jean-Michel, la prochaine fois qu’il vous dira que les chômeurs profitent du système…

 

 

L’actweet RH

À la recherche du temps perdu…

L’Observatoire de l’Organisation mondiale du travail (OIT) a publié une statistique impressionnante : en 2020, quelque 8,8% des heures de travail dans le monde ont été perdues, soit 255 millions d’emplois à temps plein, si on se base sur une semaine de 48 heures. #AvisDeRecherche

Intelligence Artificielle et Bêtise Humaine

On ne cessera de le répéter, mais l’intelligence artificielle a besoin de données (data) pour exécuter au mieux des tâches. C’est un outil créé et alimenté par des esprits bien humains. Manifestement, dans le recrutement, l’intelligence n’est pas toujours de mise… #DataGueule

Bye-bye les masques artisanaux !

Au bureau, vous portiez avec fierté le masque confectionné par votre grand-père, et tout le monde vous complimentait sur votre look d’enfer… Mais ça, c’était avant l’arrivée des variantes de la Covid-19 ! Vous allez devoir les laisser au placard, très bientôt… #BasLesMasques

Info cognito  : Attention ! Un chômeur peut en cacher un autre

Vous n’ignorez pas que l’éloignement de l’emploi est, aussi, le fait de discriminations et de préjugés. Certains recruteurs, croyant bien faire, lisent un peu trop entre les lignes des CV et interprètent de façon erronée certaines informations. Les discriminations les plus évidentes sont connues de vous : c’est le cas d’un nom à consonance étrangère, de la couleur de peau… Vous savez lutter contre elles. Et, en ces temps où les bonnes recrues sont rares, vous ne feriez aucune différence entre un candidat en poste et un candidat au chômage.

C’est normal, c’est dans votre tête.

Pierre Chauvot, de l’université Paris XI, a voulu vérifier si un candidat au chômage avait réellement moins de chances d’accéder à un poste qu’un candidat en emploi. Il a donc répondu à 288 offres avec le même CV, à un détail près : dans la moitié des cas, ses faux CV présentaient le profil d’un candidat en poste. Dans l’autre moitié, le candidat était au chômage. Chauvot a ensuite recensé le nombre de propositions d’entretien.

Résultat : le candidat en poste obtient 9,02% de réponses positives. Le candidat au chômage, lui, n’en reçoit que 6,25%. Être au chômage est donc un stigmate qui handicape l’accès à l’emploi. Pire, il crée une segmentation : on pourrait craindre que l’emploi ne soit offert qu’à des personnes déjà en poste, et que cette sélection implicite soit l’une des causes du chômage de longue durée.

Conclusion : si vous entendez un recruteur se plaindre de la pénurie de candidats, vérifiez ses critères de sélection… Vous y trouverez peut-être quelques surprises…

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