Les carnets de vacances et les livres à dévorer sur une terrasse ensoleillée, en sirotant un cocktail exquis (l’abus d’alcool est bien évidemment dangereux pour la santé) ont laissé leur place aux agendas, blocs-notes et cafés de piètre qualité. Le farniente et l’évasion ont disparu. Les blagues pourries de Jean-Michel et les dossiers urgents à traiter sont de retour dans votre quotidien. La période des congés estivaux se termine. C’était bien.
Votre newsletter hebdomadaire préférée sur l’actualité des ressources humaines fait également son come-back dans les bacs, afin de contrer la morosité liée au retour au bureau et… au retour de la Covid-19 dans l’actualité.
Après deux mois relativement tranquilles, sans trop se poser de questions sur le télétravail, l’approvisionnement en masques, les parcours à respecter au sein des locaux… Tout revient d’un seul coup, comme par magie. Pour le dire autrement : on prend les mêmes et on recommence.
Oui… mais le contexte est tout de même un poil différent. Outre la fameuse « rentrée sociale » traditionnellement turbulente, la récession s’annonce à partir de septembre / octobre. La multiplication des faillites et l’arrivée difficile des jeunes sur le marché du travail risquent de rendre la « reprise » compliquée.
Mais restons optimistes et chantons, comme Annie Cordy, que ça ira mieux demain… Il est évident que des formations ont été prodiguées (à distance) pour que les managers apprennent à gérer leur équipe (à distance). Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les entreprises ont identifiées les personnes qui avaient le plus mal vécu le confinement et les ont, depuis, accompagnées pour améliorer leur qualité de vie au… télétravail. Tout est désormais au carré en matière de sécurité informatique. Bref ! Tout le monde est prêt à envisager tous les scenarii, n’est-ce pas ?
L’erreur est humaine… Gérer une situation inédite, comme un confinement total, est susceptible de faire apparaître des échecs. C’est normal. L’important, c’est la leçon que l’on en tire et c’est de mieux réagir, si cette situation se reproduit. Si on sait que la rentrée se fait en septembre, chaque année, et que l’on sait que l’on doit organiser un « point de rentrée » à ce moment, on ne sait, en revanche, jamais quand le pire peut se produire…
Oui, ça ira mieux demain, mais il faut désormais apprendre à mieux anticiper et préparer le pire. Des carrières, des vies et des business sont en jeu…
L’actweet RH
RH 3000 : un coup d’avance… ou presque !
Bonjour, je m’appelle Antoine LAFOND et je reviens du futur, avec de bonnes nouvelles ! Cette semaine, je vous annonce que la Direction des Ressources Humaines arrive à (presque) prévoir l’avenir ! Pas de boule de cristal, juste de bons algorithmes…
Grâce aux progrès importants réalisés dans le domaine de la théorie des jeux, entre 2150 et 2220, les différentes intelligences artificielles ont gagné en efficacité, notamment en matière d’aide à la prise de décision, dans différents domaines.
Non, il ne s’agit pas de savoir précisément, dès les premières années d’un enfant, que celui-ci deviendra le futur talent de l’entreprise et qu’il faut, par conséquent, lui mettre la main dessus, lorsqu’il soufflera la cinquième bougie sur son gâteau d’anniversaire. C’est absolument impossible et je ne suis pas ici pour vous raconter des salades, mais bien pour vous décrire ce qu’il se passe en l’an 3000 (pour celles et ceux qui arriveraient en cours de route).
Depuis 2250, chaque Direction des Ressources Humaines utilise des intelligences artificielles pour l’aider à piloter précisément son activité. Les différents algorithmes sont alimentés par des données sociales, mais aussi business, sociétales, environnementales… La compilation de ces datas, à l’instant présent, confrontée à l’historique que l’IA a en stock (il faut, bien évidemment, des données plus anciennes pour que des modèles puissent émerger) permet la création de scenarii classés en fonction de leur probabilité de réalisation.
L’intelligence artificielle ne prend absolument aucune décision ! C’est aux équipes de la DRH de prendre connaissance des scenarii et, ainsi, de mettre en place des actions.
Pour le dire autrement, cela permet un niveau d’anticipation inégalé ! Les intelligences artificielles fonctionnent en continu et adaptent leurs scenarii. Au début, les prévisions étaient sur quelques mois. Aujourd’hui, en l’an 3000, on peut anticiper sur plusieurs années, car le nombre de données récoltées est plus important et que l’historique est également plus large.
Cela permet, notamment, de construire des plans de recrutement très précis. D’en savoir plus sur les connaissances qui seront nécessaires pour l’entreprise, d’ici plusieurs années. Cela offre une vraie visibilité sur l’activité, sur les mouvements sociaux, sur l’identification objective (donc non-discriminée) de talents au sein de l’entreprise… De nouvelles tendances sociétales pour enrichir son offre en matière de rémunération ? Pas de problème !
Bien évidemment, comme toutes les conclusions d’une intelligence artificielle, cela peut se challenger humainement. Il ne s’agit que d’un OUTIL pour de la prise de décision. Le scénario avec 100% de probabilité pour qu’il se réalise n’existe pas, sauf sur le très court terme. Ce qui peut déjà pas mal aider…
Et bien évidemment, ces scenarii sont totalement en adéquation avec le business de l’entreprise et spécifiques à chaque entreprise. De quoi apporter encore plus de légitimité aux métiers des ressources humaines !
Ce futur est incroyable (même pour les sagittaires ascendants poisson) et vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.
Rendez-vous la semaine prochaine, pour une future bonne nouvelle… ou une bonne nouvelle du futur
Info Cognito : un chef peut-il hésiter ?
En ces temps incertains, où le progrès fait rage, il nous faut des vrais chefs. Mais à quoi les reconnaître ? Vous pensez peut-être qu’un chef se reconnaît à son affirmation : vous pensez qu’un chef, ça n’hésite pas. C’est normal, c’est dans votre tête.
Alison Fragale, de l’université de Caroline du Nord, s’intéresse aux croyances liées au pouvoir. Elle cherche à comprendre quels comportements crédibilisent un manager et quels autres comportements nuisent à son autorité. Elle a étudié, en 2006, le rôle des hésitations sur qualités d’un manager. Elle a donc enregistré de fausses conversations dans lesquelles un manager s’exprimait avec une affirmation forte (« cette réunion est une bonne idée ») ou une affirmation faible (« cette réunion pourrait être une bonne idée, je n’en suis pas certain »). Elle a fait écouter ces speechs à 56 sujets et leur a demandé de juger des qualités managériales de celui qui parlait. Elle a aussi évalué leur culture d’entreprise (basée sur la compétition ou basée sur la collaboration).
Résultat ?
Un manager qui hésite n’est moins bien évalué que si les sujets appartiennent à une culture d’entreprise basée sur la compétition. Lorsque les sujets appartiennent à une culture basée sur la collaboration, ils estiment que le manager qui hésite est le meilleur. Or la collaboration est désormais la culture préférée de la plupart des entreprises…
Conclusion ? La prochaine fois que vous verrez un manager trancher et décider sans douter, plaignez-le : il se pense chef, mais ses collaborateurs le prennent certainement pour un ringard…