Septembre :  le mois qui explose les envies de mobilité professionnelle. 

Fini les mojitos, les parties de pétanques et les balades en paddle. Septembre siffle la fin de la récréation estivale. Une majeure partie de vos collaborateurs sont de retour bronzés et reposés ? Prêts à performer à 100% ? Pas forcément. Certains sont perdus, ne trouvent plus de sens à leur travail. La mobilité professionnelle est dans toutes les têtes et monopolise les conversations à la machine à café. Découvrez comment aider vos collaborateurs dans leur quête de sens.

Le syndrome post-vacances accélérateur des désirs de mobilité professionnelle.

  • Idée préconçue 1 : les vacances n’ont que des effets positifs sur la vie des collaborateurs. 

Vacances ne rime pas toujours avec détente. On laisse tomber les horaires certes mais on doit aussi concilier les envies des uns et des autres. On souhaite profiter à fond, on prévoit des dizaines de visites et d’activités. Entre les bouchons du retour et la préparation de la rentrée scolaire, on démarre sur les genoux. 

  • Idée préconçue 2 : il suffit de reprendre les bonnes habitudes. 

Ce n’est pas quelques jours en bord de mer ou à la montagne qui vont bouleverser l’équilibre de nos vies. Et bien si. Le retour à la routine métro-boulot-dodo peut avoir des effets désastreux. Anxiété, stress et manque de productivité. 

Bilan. On se dit qu’il suffit de changer de job. Que l’herbe sera forcément plus verte ailleurs. C’est possible. Pourtant avec des actions simples on peut aider ses collaborateurs. 

 

Comment faciliter le retour et l’engagement ?

Chacun d’entre nous organise différemment ses sphères de vie. Certains sont heureux de retrouver la machine à café. D’autres se demandent tous les matins avant de pousser la porte de leur bureau : “Mais qu’est ce que je fais là ? “

La rentrée scolaire est une succession de rituels. 

Les achats de fournitures ;

La liste des classes ;

Le nom de son professeur principal ;

La visite de l’école. 

Le retour en entreprise devrait être aussi entouré de rituels. 

1.Organiser un grand rendez-vous de rentrée 

On aborde d’abord les réussites du premier semestre : on valorise et on encourage. 

On parle des projets à venir : on donne le cap sans pression. 

On admet que revenir peut-être difficile : on rassure. 

 

2. Élaborer un plan de reboarding. 

On rappelle les ressources sur lesquelles s’appuyer en interne. Les différents services, les nouveautés. Mieux encore. En tant que manager on se répète un nouveau mantra “Les équipes ont besoin de temps pour se remettre en route. C’est normal”.

 

3. Rester à l’écoute de son équipe

Même si vous estimez que “ Franchement, ils abusent à me parler de mobilité dès le mois de Septembre”. Ecoutez vos collaborateurs. Derrière leurs doléances, se cachent bien des choses : leur état d’esprit, des non dits avant les vacances qui parasitent le retour. 

 

 

 La perte de sens, le déclencheur du désir de mobilité professionnelle. 

Je ne trouve plus de sens à ce que je fais!”. Voilà une phrase fréquemment prononcée au retour des vacances. C’est normal. Il ne faut pas nier cette réalité. Il est essentiel de comprendre si cette situation est contextuelle ou durable. On préfère souvent être posé au bord de l’océan ou en pleine montagne que dans un métro bondé ou dans un embouteillage dès 7h30.  

En tant que manager ou RH, il faut commencer par se questionner sur le sens du travail.

1.Comment définir le sens au travail ? 

Nous donnons tous un sens différent à notre travail. Il est aussi néfaste d’imposer un sens collectif que de sur ou sous estimer celui donné par autrui. Le sens au travail est propre à chacun mais l’organisation peut offrir des éléments pour que chacun trouve du sens. 

Pour Estelle MORIN psychologue canadienne le sens au travail comporte 3 dimensions qui recouvrent un aspect différent  : 

  • Le sensus : la signification que l’individu donne à son travail. La place, les valeurs et l’importance du travail par rapport aux autres sphères de sa vie.
  • Le sumo : l’orientation que l’individu donne à son travail. La motivation qui guide nos actions. Pour certains cela peut être la sécurité financière ou l’autonomie; pour d’autres le désir d’apprendre de nouvelles choses ou encore d’aider les autres.
  • La phénoménologie : la cohérence entre l’individu et le travail qu’il accomplit. Est-ce-que ses actions quotidiennes sont en accord avec ses valeurs, ses attentes et ses objectifs.

Pour trouver un sens à son travail, ces 3 éléments doivent être en équilibre. Chaque incohérence entre le sensus, le sumo et la phénoménologie entraînera des comportements et des émotions fortes visant à restaurer cet équilibre.

Le sens au travail est la composante essentielle de la santé mentale au travail. 

Un collaborateur qui perçoit sa mission, les relations avec ses collègues ou son manager et ses conditions de travail de manière positive ; aura tendance à trouver du sens à son travail en conservant l’équilibre. Il se sentira bien émotionnellement, physiquement. Il performera et contribuera positivement à la vie de l’entreprise.  À l’inverse, un collaborateur qui ne perçoit plus de sens aura tendance à vivre des moments de stress, d’anxiété et même de dépression. L’équilibre rompu l’empêchera de travailler ou de s’investir. 

😉 Lors de vos échanges avec vos collaborateurs, pensez donc au trio Sensus-Sumo-Phénoménologie.  !

 

2. 6 caractéristiques essentielles pour trouver du sens au travail 

Estelle Morin a réalisé une série d’études sur sa définition du sens au travail auprès de plus de 1600 personnes issus des secteurs hospitaliers, sociaux, centres de recherches et conseil en ingénierie. Elle a ainsi identifié 6 caractéristiques essentielles pour trouver du sens au travail. 

  • Utilité : apporter quelque chose à la société ou être utile aux autres
  • Rectitude morale : réaliser de manière morale, juste et équitable son travail. Pouvoir compter sur l’aide de ses collègues en cas de difficultés.
  • Apprentissage et développement : développer ses compétences et habitudes.
  • Autonomie : prendre des décisions et des initiatives en toute liberté sur la base de son seul jugement.
  • Qualité dans les relations : avoir le soutien et entretenir de bonnes relations avec ses collègues.
  • Reconnaissance : être respecté et soutenu autant par ses supérieurs que par ses collègues, avoir des conditions salariales et des perspectives d’évolution convenables.

 

3. Détecter les signaux de perte de sens dans vos équipes

Lors de vos échanges soyez attentif à la perte de motivation, aux questionnements sur le “pourquoi”, sur les méthodes de travail, la perte d’autonomie, l’absence perçue de direction ou de vision sur les projets à venir. 

Certains signaux doivent vous alerter : 

  • Des collaborateurs moins attentifs à la qualité de leur travail. Des collaborateurs physiquement présents mais dont l’esprit est ailleurs. 
  • Des collaborateurs qui s’isolent peu à peu : qui participent moins en réunion, qui font leur pause déjeuner ailleurs alors que cela n’est pas dans leurs habitudes. 
  • Des collaborateurs qui décrochent : des absences, plus d’agressivité ou de critiques dans les échanges en équipes ou avec les managers. 

 

Comment agir pour éviter la cascade du désengagement ?

Il faut avoir bien en tête les 6 facteurs et réfléchir à des actions directes en lien avec chacun d’eux. 

  • Utilité 

✅ Rappeler régulièrement les valeurs et missions concrètes de chaque service et de chaque poste à la performance sociale et économique de l’organisation globale.

  • Rectitude morale

✅ Être exemplaire dans ses actions 

  • Apprentissage et développement

✅ Développer la formation et l’employabilité 

  • Autonomie

✅ Animer le sujet de la communauté au travail. Organiser les temps présentiels avec des objectifs concrets. Dénoncer le présentéisme, encourager le télétravail pour ceux qui le souhaitent. 

  • Qualité dans les relations

✅ Donner très régulièrement des feedback, au delà de l’entretien annuel

  • Reconnaissance 

✅ Redonner une visibilité sur les objectifs et les méthodes de travail.

 

Dans un marché du recrutement en plein boom et en faveur des candidats, la vigilance est de mise quant aux désirs de mobilité professionnelle. Il y a autant de chances que ceux-ci soient ponctuels que durables. 

Avoir toujours en tête le trio Sensus-Sumo-Phénoménologie mais aussi les 6 facteurs essentiels du sens au travail sont les meilleurs moyens pour agir tout au long de l’année. Et pour l’été 2023, pour vivre sereinement votre retour et celui de vos équipes, pensez à prévoir un plan de reboarding avant votre départ en congé. 

 

 

Partagez l'article :

Facebook
Twitter
LinkedIn

Plus d'éclaircissements :​