I Got the…

Le lundi est-il le pire jour de la semaine ? À en croire le chat Garfield (chacun ses références), OUI ! À en croire Claude François (chacun ses références), OUI ! À en croire la mine déprimée de Jean-Michel, votre collègue insupportable, quand il arrive au bureau, après un week-end de débauche (chacun ses références)… OUI !

Mais à en croire l’équation de Cliff Arnall, le troisième lundi du mois de janvier est, carrément, LE jour le plus déprimant de l’année (tout du moins dans l’hémisphère nord) ! On l’appelle, depuis 2005, le « Blue Monday ». Cette année, c’était le lundi 18 janvier.

En plus des caractéristiques habituelles du lundi « ordinaire », ce jour précis, déterminé scientifiquement, réunit d’autres particularités… On s’approche dangereusement de la fin du mois, donc les finances ne sont pas au beau fixe. On a le blues, parce que l’euphorie des fêtes de fin d’année a fait place à la reprise du train-train quotidien. On commence à se rendre compte que nos bonnes résolutions ne tiendront jamais toute l’année. Il fait froid. Le jour est court et la nuit est longue… Bref ! Vous avez compris la démonstration.

Sauf que le concept du « Blue Monday » est purement MARKETING ! Cliff Arnall était, à l’époque des faits, professeur à temps partiel à la Cardiff University, lorsque Sky Travel a sponsorisé son travail sur le « pire jour de l’année ». L’équation (imbitable) ne reposait sur aucune notion scientifique ! Mais le « Blue Monday » était né et est rentré dans la culture populaire.

Pour la petite histoire, Cliff Arnall se décrit aujourd’hui comme un psychologue, coach de vie et « Happiness Consultant », fervent opposant au… « Blue Monday ».

Dans le petit monde des ressources humaines, il y a aussi des « Blue Monday »… Comprenez des « solutions » qui ont l’air très techniques, parfois même scientifiques, mais qui sont surtout très bien vendues et qui reposent sur… un beau discours marketing (parfois incarné par un gourou des temps modernes).

Il y a deux ans, un rapport de MMC Ventures (société d’investissement) concluait que 40% des start-up européennes d’intelligence artificielle n’utilisaient pas d’intelligence artificielle. Vous imaginez bien que dans le lot, certaines s’adressent aux professionnel·le·s des ressources humaines…

Aujourd’hui, il est même presque impossible d’assister à une présentation d’un prestataire sans entendre parler d’intelligence artificielle. Intelligence artificielle pour trier les CV. Intelligence artificielle pour booster la mobilité interne. Intelligence artificielle pour répondre aux candidats qui poseraient des questions sur les réseaux sociaux. Intelligence artificielle pour orienter les collaboratrices et les collaborateurs qui auraient besoin d’information en matière de RH. Intelligence artificielle pour recruter LE bon profil. Intelligence artificielle pour faire correspondre un CV à une offre d’emploi. Pour le dire autrement : si votre produit n’utilise pas d’intelligence artificielle, vous appartenez à la préhistoire.

Mais comme le disait Karl Zéro : méfiez-vous des contrefaçons ! Un bel emballage peut renfermer un bonbon dégoûtant… Le terme « intelligence artificielle » est un buzzword.

Alors avant de céder à l’effet de mode et de célébrer le « Blue Monday », prenez le temps de vous renseigner sur le sujet. Avant de chercher la facilité, essayez de trouver l’optimisation. Avant de tomber dans le panneau du biais d’autorité, menez votre propre enquête et ne vous contentez pas d’une belle présentation Powerpoint.

Et n’oubliez pas que cette année, le 5 février tombe un vendredi… Ce sera la sainte Agathe… the blues…

 

L’actweet RH

On est les champions !

Selon une étude menée par Asana dans huit pays, les Français passeraient 66% de leur temps au travail à exécuter des tâches périphériques à leur travail (work about work), comme chercher une information, ou répondre aux mails… Le burnout est aussi en plein boom… #WeAreThe

Je m’arrête, tu t’arrêtes (de poisson)…

La semaine dernière, nous vous parlions du dispositif mis en place pour pouvoir obtenir un arrêt maladie, via internet, sans consulter son médecin, en cas de contamination à la Covid-19. Hé bien c’est un succès, puisque l’Assurance maladie en reçoit 4 000 par jour ! #UncleBens

Égalité = quotas ?

La diversité et l’égalité doivent-elles passer par les quotas ? Il semblerait que ce soit la décision prise par Bruno Le Maire, afin de passer « à la vitesse supérieure » pour que les Femmes accèdent à des postes de direction… Une loi devrait être sur la table, mi-mars. #Mouais

Info cognito : on juge comme on va être jugé

Vous le savez, les algorithmes, les applications et l’intelligence artificielle sont un levier fondamental pour le développement de la performance des services RH. Or, du fait de leur complexité et de leur confidentialité, choisir l’un des logiciels plutôt qu’un autre est un choix délicat. Et qu’en penseront ceux qui vont l’utiliser, opérationnels RH, managers ou candidats ? Mais pas de doute chez vous : vous savez identifier les commerciaux trop zélés, les promesses excessives et les vendeurs de e-miracles.

C’est normal, c’est dans votre tête.

 Dans une recherche conduite en 2018, nous avons voulu savoir si la pression des autres acteurs de l’organisation pouvait influer sur la perception d’une solution RH digitale.

Nous avons donc conçu des descriptifs de fausses applications. Certains contenaient des informations précises et vérifiables ; d’autres recelaient des informations fallacieuses. Puis, nous avons demandé à des DRH de noter ces applications dans deux cas différents. Dans un cas, le DRH était libre de son choix. Dans l’autre, il devait rendre compte de son choix à son comité de direction.

Résultats ? Lorsque les individus se sentent libres de leur décision, ils s’intéressent au fond, repèrent les arguments invraisemblables et préfèrent des argumentaires qui détaillent les performances plausibles de l’algorithme. Mais plus les répondants anticipent de devoir rendre des comptes, plus la qualité perçue d’un algorithme présenté avec des arguments fallacieux augmente (22% en moyenne). Les DRH deviennent sensibles à des arguments qui vont être considérés comme justes (ancienneté de l’entreprise, références clients prestigieuses par exemple) indépendamment des performances réelles de la solution. Pouvoir dire que d’autres entreprises utilisent la même solution, qu’elle qu’en soit la pertinence réelle, est plus simple et plus sécurisant que d’avoir à justifier en détails les fonctionnalités et les bénéfices.

Conclusion : la prochaine fois que vous entendrez un membre de votre équipe raconter son « coup de cœur » pour une application dont vous savez qu’elle est aussi approximative que ruineuse, plaignez-le. Il a jugé comme il espère l’être…

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