Un mois… Cela va faire un mois que le confinement a été annoncé. Un mois que l’économie de notre pays est au ralenti (doux euphémisme). Un mois que nous sortons avec une attestation à la main (ou, plus récemment, dans le téléphone, à la main). Un mois que les Français se sont pris de passion pour la course à pied (ou jogging, pour les plus anglophones d’entre vous).
Côté pro, cela va aussi faire un mois que vous n’avez plus à supporter les blagues douteuses de votre collègue Jean-Michel. Pour vous qui êtes en télétravail, cela va faire un mois que votre trajet entre la maison et votre bureau se résume à traverser la chambre, un couloir et le salon (pour d’autres, c’est juste de descendre de leur lit mezzanine). Pour vous qui vous rendez tout de même au travail, cela va faire un mois que vous découvrez le plaisir de vous asseoir dans les transports en commun, ou de rouler sur une route dégagée.
Malheureusement pour Jean-Michel – Chief Happiness Officer, cela va aussi faire un mois que le précieux baby-foot ou que la somptueuse table de ping pong ne distraient plus personne. Exit le rituel du « Beer Friday » ou du « Friday Wear » (maintenant, c’est tous les jours vendredi, bon sang). Bye bye le séminaire annuel d’une semaine dans un château à la campagne. C’est ciao pour le « G.O. » (gentil organisateur) de l’entreprise. Désormais, Jean-Michel fait comme tous les artistes qui ont peur de se faire oublier et dont l’ego souffre : il fait des directs sur les réseaux sociaux ou sur la messagerie de sa boîte en prétextant que cela aide considérablement les gens à se sentir mieux. Et il va certainement nous pondre une bonne idée pour célébrer Pâques (avez-vous saisi la blague ?) et maintenir la cohésion d’équipe à distance.
Au temps du COVID-19, pour le Chief Happiness Officer, les cloches de pâques sont les cloches de l’enfer. Belle occasion de reposer les bases de cette fonction : c’est probablement plus urgent (et plus efficace pour assurer une cohésion d’équipe) que de proposer des séances de sophrologie et de massage… au bureau.
Sans rancune, Jean-Michel !
L’actweet RH
Le COVID-19, les doigts dans le nez !
Selon une étude de l’ANDRH, « 92% des RH estiment que les mesures prises dans le cadre de la crise du coronavirus ont bien été accueillies par les salariés et les représentants du personnel » ! Il est peut-être un peu tôt pour avoir ce genre de constat… #OKLM
La recette pour être un bon télétravailleur…
Les compétences requises pour se faire remarquer au boulot ne sont pas forcément les mêmes lorsque l’on est chez soi. Le télétravailleur doit adopter une posture différente. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le « très sérieux » Jean Pralong ! #AuRevoirModestie
Concours de recrutement c’est Adieux en Corée…
Pour travailler dans le service public, il faut, généralement, passer un concours qui réunit des centaines de personnes simultanément. En Corée du Sud, on a trouvé la solution pour que les épreuves aient lieu, malgré la pandémie actuelle… #FootballClubServicePublic
RH 3000 : le bien être en prime
Bonjour, je m’appelle Antoine LAFOND et je reviens du futur, avec de bonnes nouvelles ! Cette semaine, je vous annonce que les entreprises ne gèrent plus le bien-être de leurs salariés ! Et c’est, finalement, plutôt logique…
J’entends déjà certaines personnes me dire que c’est inacceptable, que l’employeur doit penser au bien-être des collaborateurs, que des actions doivent être mises en place… Bref ! Que le futur est pourri… Excusez-moi, mais c’est tellement 2020 comme raisonnement.
Si vous réagissez ainsi, c’est que vous n’avez pas lu mon tout premier récit. Pour rappel, je vous ai dit que les bureaux (physiques) n’existent plus, en l’an 3000. Chacun reste chez soi, mais se connecte à son lieu de travail qui se projette dans la pièce de son choix.
Secondement, les entreprises ont fini par comprendre, vers 2150, que le bien-être était quelque chose de très personnel. Ce qui vous ferait du bien à vous n’aurait peut-être aucun effet sur quelqu’un d’autre… Et ça change tout !
Pourquoi dépenser pour finalement ne satisfaire qu’une fraction des cibles ? Ce n’est pas logique ! Le bien-être n’a pas à être « discriminant ! » Alors pourquoi ? Pour pouvoir communiquer dessus en interne et en externe ? Pour faire mousser sa marque employeur ?
En l’an 3000, chaque collaborateur est acteur de son propre bien-être. Le bien-être de Jérôme, c’est de pouvoir faire du sport ? Parfait ! Qu’il en fasse, je le regarde. Le bien-être de Katia, c’est de pouvoir profiter d’un bon massage, une fois de temps en temps ? Parfait ! Elle peut faire appel à un robot masseur, à domicile !
Chaque entreprise verse une « prime bien-être » à ses collaborateurs. Le montant de cette prime varie en fonction des employeurs, mais c’est ainsi que chacun est devenu son propre « Chief Happiness Officer » (on ricane, en l’an 3000, quand je dis qu’il y avait UN responsable du « bonheur » dans certaines entreprises).
Autre avantage : les entreprises peuvent se focaliser sur deux sujets qui contribuent grandement au bien-être de TOUS les salariés. Je veux bien évidemment parler du matériel informatique (et du fonctionnement des outils informatiques) et du management. Au début des années 2000, on avait tendance à dire que l’on ne quittait pas une entreprise, mais plutôt un manager. Hé bien en l’an 3000, ce n’est presque plus jamais le cas !
Bien évidemment, les entreprises peuvent toujours proposer des avantages collectifs, comme l’achat de robots domestiques pour garder les jeunes enfants (ça remplace la crèche) ou prendre soin des aînés (ça remplace la maison de retraite). Mais aujourd’hui, dans ce futur merveilleux, chaque personne fait ce qu’elle veut pour être bien et, donc, plus productive au travail (sans compter la libération des congés payés, dont j’ai parlé la semaine dernière).
Ce futur est incroyable (pour tout le monde) et vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.
Rendez-vous la semaine prochaine, pour une future bonne nouvelle… ou une bonne nouvelle du futur !
Info Cognito
Le bonheur au travail a été l’objet de nombreuses recherches : une proportion significative des chercheurs en management et en GRH se sont attaqués à ce problème. Tous partagent la même idée : un salarié heureux est un salarié productif. Un second point commun les rassemble : ce sont des théoriciens du « fit », c’est-à-dire de l’adéquation entre l’individu et des caractéristiques de son contexte de travail. Pour les uns, c’est le « fit » entre l’individu et son emploi qui rend heureux. Pour d’autres, c’est le « fit » avec les collègues. Enfin, pour d’autres, c’est le « fit » avec les valeurs de l’entreprise qui crée le bonheur. Malheureusement, aucune de ces trois familles de travaux n’a apporté de résultats convaincants. Pourquoi ?
Avant tout, parce que les salariés n’attendent pas de leur emploi qu’il leur apporte du bonheur ; le travail est perçu comme une contrainte (il faut bien vivre) : on peut en attendre des satisfactions, mais pas du bonheur.
Certes, le « fit » avec l’emploi, avec les collègues ou avec les valeurs apportent de la satisfaction au travail. C’est mieux avec que sans. Mais entre satisfaction et bonheur, il y a un gap. Et « fiter » avec son emploi, ses collègues ou les valeurs de son entreprise ne suffisent pas à le franchir. La satisfaction maximale (et donc, peut-être, le bonheur) provient d’un « fit » cognitif c’est-à-dire d’une harmonie entre les attentes de l’entreprise et les ressources d’un individu. C’est le cas quand on est confronté à des demandes, des besoins et des règles auxquelles on sait répondre, quand on sait que ses comportements, ses actions et ses performances seront adéquates et appréciées. Bref, c’est le cas quand on réussit. Le bonheur est la conséquence plutôt que la cause du succès. Damned ! Encore un problème qu’on avait pris à l’envers !
Hell’s Bells, d’AC/DC, est le premier morceau de l’album Black in Black. Pour enregistrer le glas qui marque le début du morceau, le groupe a fait fabriquer une cloche de plus de 900 kg. Était-ce nécessaire ? Oui, car la Denison Bell, que le groupe voulait utiliser initialement, était alors rendue inutilisable à cause des pigeons. Tous les problèmes ne viennent pas toujours des pangolins…
