Le mal aimé

Marc-Olivier Fogiel a popularisé l’expression « on ne peut pas plaire à tout le monde. » Les professionnelle·s de la fonction RH ont auraient plutôt  : « on ne fait pas ce métier pour être aimé ».

 

C’est un fait : on ne nous aime pas. Et ces dernières années, le « RH bashing », comme on aime à l’appeler, a su faire sa place dans la pensée collective.

La Direction Générale ne nous aime pas, parce qu’elle nous voit comme un centre de coût qui la rappelle à ses obligations légales en matière de droit du travail. Les Collaborateurs ne nous aiment pas parce que nous ne prenons pas le temps de les écouter, que nous sommes forcément du côté du « patronat », et que nous sommes identifiés comme les méchants qui licencient (la fameuse crainte de la convocation chez « les RH »). Les Candidats ne nous aiment pas, parce que nous ne prenons pas le temps de leur répondre, et que nous sommes parfois perçus comme des menteurs prêts à tout pour attirer les meilleurs dans nos filets. Cornes, cape rouge, rire diabolique… La panoplie du parfait Satan est complète !

Alors ? On fait avec ? Puisqu’on ne fait pas ce métier pour être aimé… Hé bien celui, ou celle, qui croit que c’est une fatalité, se trompe. Cette phrase est d’une bêtise (vous pouvez remplacer par le juron de votre choix) incroyable ! Tout d’abord, parce qu’il ne s’agit pas d’une généralité. Il est important de rendre hommage à celles et ceux qui font leur métier avec passion et qui sont appréciés de leurs clients internes et externes.

Ensuite, parce que cela ne dépend que de nous. Nous avons des êtres humains, des vies, des carrières face à nous, la moindre des choses, c’est de les traiter avec respect. C’est à chacun de faire en sorte de ne pas véhiculer les stéréotypes liés aux RH !

L’espoir, enfin, peut aussi venir de l’Art. Récemment, Michèle Rescourio-Gilabert, DRH de la Fondation santé des étudiants de France et ex-Directrice du pôle dialogue social d’Entreprise & Personnel, a publié Séminaires, un roman qui « réhabilite la fonction RH » (dixit actuel RH). L’important, finalement, n’est pas d’ignorer ce que l’on nous reproche, mais bien de le reconnaître pour ensuite en tirer des leçons et s’améliorer.

Alors certes, ce n’est pas avec UN roman que nous serons plus appréciés et que notre image changera radicalement. Cela prend du temps. Mais un jour, il est tout à fait possible que nous ne soyons plus le mal aimé de l’entreprise (ce titre devrait vraiment revenir à Jean-Michel et ses blagues à deux balles).

 

L’actweet RH

À l’abordage des données !

Pour les hackers, cette période est un peu Noël avant l’heure ! La mise en place du travail à distance, plus ou moins dans l’urgence, a créé des failles dans lesquelles les pirates informatiques n’ont pas hésité à s’engouffrer… Moralité : surveillez le darknet ! #SafetyFirst

Demain, tous aidants…

Le rôle d’aidant est un travail à plein temps que l’on cumule, parfois, avec sa vie professionnelle. Cette position tend à se développer rapidement et, pour The Caring Company, l’entreprise doit tenir compte de cette évolution sociale qui concerne un salarié sur deux ! #Agissons

Travailler sur Animal Crossing !

Recruter n’est pas une mince affaire… Entre le recueil du besoin et l’intégration, de nombreuses étapes, mêlant différents acteurs, viennent pimenter l’exercice. Mais imaginez que votre boîte vous demande de recruter un(e) représentant(e) sur Animal Crossing… #Recruteur4X4

 

RH 3000 : réels Héros !

Bonjour, je m’appelle Antoine LAFOND et je reviens du futur, avec de bonnes nouvelles ! Cette semaine, je vous annonce que le « RH bashing » n’existe plus ! C’est terminé ! Fini ! Mort et enterré ! En l’an 3000, pour nous, c’est amour, gloire et respect (des mots qui font rêver) !

Et je plaisante à peine… J’en veux pour preuve la multitude d’œuvres littéraires et cinématographiques mettant en avant un héros dont le métier était pourtant tellement décrié, au début des années 2000 ! Mais toutes ces fictions, qui font la part belle à notre fonction, tirent leur origine d’un fait d’actualité qui a fait le tour du monde et qui a donné lieu à plusieurs livres, mais aussi à un film intitulé Di Macco.

L’histoire se déroule en France, en 2222. Édrisse Di Macco est Directeur des Ressources Humaines dans une grande entreprise, filiale d’un groupe international. Les résultats de la boîte sont bons, mais les actionnaires veulent plus de profits et souhaitent se séparer de 5% des effectifs, sur le territoire tricolore. La Direction Générale le charge donc de procéder à l’identification et au licenciement des salariés…

Édrisse accueille la nouvelle avec stupeur et ne réagit pas sur le moment. L’information tourne dans sa tête pendant des jours. Il n’en dort plus. Et puis au Comité de Direction suivant, Édrisse tente d’obtenir plus d’explications… sans succès. Il sait que cette décision attaque sa morale et qu’on le charge d’être le bourreau d’innocents.

Le DRH prend alors une décision sans précédent dans sa carrière : il s’oppose à cette décision qu’il trouve injuste et le fait savoir à sa DG. Cette dernière fait la sourde oreille et lui confirme qu’il devra faire ce qui lui est demandé.

Édrisse entre alors en rébellion et décide d’informer l’intégralité des salariés du plan qu’on lui a demandé de mettre en place. Une sorte de mutinerie qui prend une toute autre envergure, quand les médias s’emparent du sujet et que le DRH entame une grève de la faim. Tout cela dans le but de sauvegarder l’emploi, contre l’avis des actionnaires et de la Direction Générale.

Cette lutte acharnée fut accompagnée d’un élan de solidarité populaire dans le monde entier ! Ce combat était, en réalité, révélateur d’une opposition qui était déjà dans tous les esprits… entre « le profit » et « l’humain », entre le « patronat » et le « salariat ». Pour une fois, c’est un DRH qui a arbitré en pleine conscience et qui a (spoiler alert) remporté sa bataille, au bout de plusieurs semaines de pression et de rebondissements (je ne vais pas tout vous raconter).

Cette histoire, croyez-moi, a profondément changé ce que l’on appelait encore à l’époque, la Fonction RH (vous vous doutez bien qu’en l’an 3000, ça ne s’appelle plus comme ça). Mais ces transformations feront l’objet d’autres récits à suivre dans votre newsletter préférée…

Quoi qu’il en soit, c’est suite au coup d’éclat d’Édrisse Di Macco, grâce au relai que cette histoire a pu avoir, grâce à son courage, son intégrité et son authenticité, mais aussi grâce aux professionnalisme de toutes celles et tous ceux qui font un métier RH avec passion, que de mal aimé, le professionnel des RH est devenu un Réel Héros !

Ce futur est incroyable (surtout quand on aime le cinéma) et vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.

Rendez-vous la semaine prochaine, pour une future bonne nouvelle… ou une bonne nouvelle du futur !

 

Info Cognito : learning by failing

 

On dit souvent qu’on apprend de ses erreurs. On dit aussi qu’on apprend en suivant des maîtres, c’est-à-dire en observant les comportements de personnes excellentes. Vous pensez donc peut-être que vous avez beaucoup à apprendre à observer les plus talentueux de vos collègues, et que l’observation des moins bons ne peut-être qu’une perte de temps. On benchmarke avec les leaders, pas avec les loosers, non ? C’est normal, c’est dans votre tête…

L’erreur, donc, serait un défaut à corriger chez les apprenants mais rien de plus. Mais, dans la vie quotidienne, nous ne sommes pas (toujours) entourés des meilleurs. Et que se passe-t-il quand autrui est moins compétent ? L’observation des erreurs aurait-elle des vertus pédagogiques supérieures à l’observation des pratiques des meilleurs ?

Pour le savoir, Joung et ses collègues ont étudié des formations de perfectionnement à des feux complexes chez des pompiers. Dans une première phase de l’expérience, les participants devaient étudier deux types de récits d’interventions. Certains analysaient des récits d’interventions parfaites (récits sans erreur) ; d’autres analysaient des récits dans lesquels les pompiers avaient commis des erreurs graves (récit erreur). Puis, dans une deuxième phase, les mêmes pompiers devaient individuellement analyser de nouveaux récits d’interventions et identifier les erreurs commises. Joung a alors compté le nombre d’erreurs réellement commises effectivement relevées par les pompiers stagiaires selon qu’ils avaient auparavant analysés des récits sans erreur ou des récits erreur.

Résultat : les stagiaires identifient environ 1,5 fois plus d’erreurs quand ils avaient auparavant analysés des récits erreur. L’observation des erreurs est plus bénéfique que celle des actions parfaites. Encore faut-il, évidemment, savoir reconnaître les erreurs commises. Et ici encore, l’observation des autres est un outil pratique. Il est beaucoup plus aisé de reconnaître les erreurs des autres que les siennes. Nos erreurs révèlent nos croyances et ce que nous tenons pour vrai ; elles sont plus difficiles à débusquer seul. Et, évidemment, elles engagent nos égos et notre estime de soi. Bref, pour apprendre à réussir, il n’est pas inutile de regarder comment d’autres échouent.

 

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