Vous avez aimé trouver des solutions rapides pour faire face au COVID-19 ? Mettre en place des outils pour privilégier le télétravail (tout en tenant compte de la sécurité informatique de vos données, évidemment), devenir expert en matière d’activité partielle (sans en abuser, évidemment), acheter des litres de solution hydro-alcoolique (sans les boire au cours d’un fameux « apéro visio », évidemment)…
Oui ? Alors vous allez adorer vous creuser les méninges pour la phase de « déconfinement » (fun fact : ce mot n’existe pas et nous y voyons, personnellement, comme un signe).
Car oui, il est (déjà) temps d’y réfléchir ! Dans son adresse aux Français du lundi 13 avril 2020, Emmanuel Macron a annoncé ceci :
« Le 11 mai, il s’agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services. Le Gouvernement préparera sans délai ces réouvertures avec les partenaires sociaux pour que des règles soient établies afin de protéger les salariés au travail. C’est la priorité. »
Les meilleures choses arrivent en mai ! La fête du travail, la journée mondiale de l’hygiène des mains (plus que jamais au cœur de l’actualité)… Donc, mai confirme être un mois plutôt cool. Mais comment, justement, « protéger les salariés au travail » ? Voici quelques suggestions.
– Abandonnez les espaces de travail ouverts et revenez aux bureaux individuels ! De cette manière, vous pourrez mettre les salariés sains, ensemble, les salariés qui toussent, ensemble, les salariés qui ont de la fièvre, ensemble, et, bien sûr, tous les Jean-Michel, ensemble. En cas de doute sur la catégorie du salarié, le placer d’office dans le bureau des Jean-Michel.
– Investissez massivement dans le plexiglass ! Je vous l’annonce, ce sera LE matériau de 2020 que vous retrouverez PARTOUT : sur les plages, dans les restaurants… Vous l’avez déjà aperçu dans certains commerces, preuve que la mode prend ! Le plexi, c’est un peu le cuivre pandémique.
– Faites vos tutos d’entreprise ! On le sais, il y a déjà de nombreuses vidéos qui circulent sur les réseaux, mais il est important de montrer que l’entreprise, aussi, sait faire des masques à partir d’une serviette en papier du restaurant interne. De cette manière, vous gagnerez en sympathie et « marketerez » des actions utiles.
Enfin, vous l’aurez peut-être compris, le titre de cet édito est un hommage à Christophe qui construisait des marionnette(uh)s, avec de la ficelle et du papier. En ces temps, il serait sans doute plus utile de fabriquer des masques, avec les mêmes composants. Il faut savoir faire des choix…
L’actweet RH
Bientôt 2,1 millions de chômeurs partiels supplémentaires !
Les personnes qui sont en arrêt de travail, parce qu’ils gardent des enfants, ou qu’ils sont reconnus comme « vulnérables », passeront au chômage partiel, dès le 1er mai. La France passera, alors, la barre des 10 millions de salariés en activité partielle ! #FêteDuTravailPourTous
Le COVID-19, bientôt dans la liste des maladies professionnelles ?
Ce n’est pas encore fait, mais le débat est bien engagé. Deux ministres, certains syndicats et l’Académie de médecine, souhaitent l’ajout de l’épidémie actuelle à cette fameuse liste, ce qui changerait pas mal de choses, notamment en matière de prise en charge… #JeSuisBurnOut
Petit moral dans la Fonction RH…
Selon un « double focus » des Éditions Tissot, trois adjectifs qualifieraient la Fonction RH actuelle : épuisée, frustrée et isolée ! D’après un « sondage express », la motivation globale est également en baisse… Bref ! Pas la grande forme, apparemment. #InstallezVousSurLeDivan
RH 3000 : et bonne santé !
Bonjour, je m’appelle Antoine LAFOND et je reviens du futur, avec de bonnes nouvelles ! Cette semaine, je vous annonce que chaque groupe possède son propre établissement de santé, avec ses spécialistes, son matériel médical, ou encore sa propre pharmacie… C’est même devenu un argument pour attirer les meilleurs talents !
Cela peut vous paraître incroyable, ou totalement insensé, mais l’évolution, vers ce modèle, s’est faite progressivement… Certaines entreprises ont commencé par proposer un service extrêmement utile et apprécié des jeunes parents : des crèches internes. Puis, avec le vieillissement de la population, quelques boîtes, au début des années 2000, ont compris qu’il était urgent d’investir dans des places en EHPAD, afin de soulager certains collaborateurs qui devaient concilier vie professionnelle et anxiété liée au rôle d’aidant.
Enfin, au cours des XXIIe et XXIIIe siècles, la multiplication des pandémies et, malheureusement, des périodes de confinement, ont forcé l’État et les entreprises à agir, et à investir massivement dans la santé (il vaut mieux tard que jamais, comme on dit). C’est ainsi que se sont démocratisées les cliniques d’entreprise. D’abord, près des sièges sociaux. Puis, là où il y avait d’autres sites moins grands (mais avec moins de spécialités disponibles).
Le système hospitalier public existe toujours (et tout le corps médical embauché par les entreprises doit accorder 20% de son temps dans le public), mais les patients sont, forcément, mieux répartis, puisque chaque salarié peut bénéficier de consultations, de soins et de médicaments liés au service de santé proposé par leur entreprise. Et chaque salarié peut choisir d’ajouter (c’est payant) des bénéficiaires, comme son partenaire de vie, ses parents, ou ses enfants. Comme une mutuelle !
En l’an 3000, le système est très bien rodé, puisque, comme vous le savez, les bureaux n’existent plus (faut-il, encore, vous renvoyer au premier numéro de RH 3000 ?). Les risques de propagation d’une maladie sont donc moins élevés qu’au millénaire précédent. Mais la maladie et la vieillesse existent toujours, évidemment.
Une consultation se fait désormais à distance, avec le médecin de l’entreprise qui se connecte / se projette à votre espace personnel et vous scanne à l’aide d’un logiciel qui s’installe dans les projecteurs de votre domicile (un peu comme l’application « Santé » sur son téléphone, en 2000 et des bananes). S’il y a besoin d’une prise en charge physique, pour une opération, par exemple, alors le collaborateur se rend dans la clinique de l’entreprise.
Mais rendez-vous compte ! Tout cela est proposé par l’entreprise, qui embauche les spécialistes, achète les robots, investit dans des locaux… La notion de santé au travail prend une toute autre dimension et les collaborateurs sont rassurés.
En l’an 3000, comme d’habitude, on se fout de ma gueule, quand je dis qu’en 2020, encore, ce que l’on appelait la « médecine du travail » ne servait qu’à faire passer un test auditif, ou de vue, et à distribuer du paracétamol quand quelqu’un avait mal à la tête ! Je vous avoue que je fais pas mal rire, en l’an 3000, avec les pratiques du début des années 2000…
Ce futur est incroyable (même quand on est malade) et vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.
Rendez-vous la semaine prochaine, pour une future bonne nouvelle… ou une bonne nouvelle du futur !
Info Cognito : La cognition est un oignon.
Rien de tel qu’une image maraichère pour rendre simples les choses les plus complexes. La terre est bleue comme une orange. La cognition, elle, est plutôt un oignon. La cognition est l’ensemble des connaissances que nous avons mémorisées et qui nous servent de guides pour interpréter le monde qui nous entoure. Et ces règles, comme un oignon, sont faites de couches superposées. A la périphérie, on trouve des connaissances superficielles ; elles ne sont pas importantes pour nous et en changer n’est pas très difficile. Adapter ses connaissances sur la géographie ou le fonctionnement d’une application fait partie des apprentissages simples. Au centre, au contraire, se trouvent des connaissances beaucoup plus structurantes pour nous : ce sont nos croyances structurantes. Elles nous expliquent qui nous sommes, qui sont les autres et quel est ce monde. Elles nous expliquent les événements du quotidien mais aussi ceux du passé. Y renoncer, c’est renoncer à l’image que nous avons de nos histoires ou aux interprétations des moments importants que nous avons vécus. C’est pourquoi ces croyances sont si vivaces et si difficiles à remettre en cause. C’est pourquoi, aussi, l’idée de résilience pose problème. En physique, un matériau résilient se retrouve identique à lui-même après avoir subi des contraintes ; le résilient est celui qui revient à qui il était après des épreuves ; c’est donc celui, finalement, qui préserve sa vision du monde et qui ne change pas ses croyances. Pas sûr que ce soit si souhaitable…