Vous arrive-t-il de demander de l’aide à vos collègues ? Oui, évidement. Et, dans de tels moments, vous vous êtes demandé qui solliciter. Choisir à qui faire appel engage la compétence de celui qui va vous aider, mais aussi sa bonne volonté et l’effort qu’il va faire pour vous venir en aide. À compétence égale, les chances sont fortes pour que vous fassiez plutôt appel à une femme. C’est normal, c’est dans votre tête…
Heilman et Cohen se sont demandés si les stéréotypes de genre avaient une influence quand il s’agissait de demander de l’aide au travail. Ils ont donc inventé le scénario suivant :
Un employé doit faire appel à l’un de ses collègues pour dépanner son ordinateur. Or, comme rien n’est jamais simple, on est en fin de journée et la seule personne disponible doit partir pour rejoindre ses amis au restaurant. Heilman et Cohen ont soumis quatre cas possibles à 99 cadres moyens, selon que le collègue était un homme ou une femme, et selon qu’il acceptait ou non de renoncer à son dîner au restaurant. Heilman et Cohen ont ensuite demandé aux répondants d’estimer la valeur professionnelle du collègue.
Résultat ?
Un homme qui accepte de renoncer à sa soirée est évalué plus positivement qu’une femme. Car l’altruisme est une qualité attribuée aux femmes : l’instinct maternel, par exemple, suppose que les femmes seraient prédisposées à aider. Un homme qui se montre altruiste est donc plus apprécié : il montre une qualité qui ne lui serait pas naturelle. Il ferait donc un effort plus important, témoignant donc d’une plus grande valeur professionnelle.
Si les discriminations sont des processus délicats à chasser, c’est qu’elles font partie de nos croyances quotidiennes. Cette expérience montre que le même comportement n’est pas évalué de la même façon selon le genre de son auteur. Elle montre donc concrètement les stéréotypes de genre à l’œuvre.
Conclusion ? Lorsque vous aurez besoin d’aide au pire moment, faites appel à un homme, et ne le remerciez pas !